Nuage Pâle venait de rendre visite à ses parents. Il ne les voyait pas souvent depuis qu'il était sorti de la pouponnière. Ils avaient repris leurs tâches habituels et travaillaient plus que jamais pour rattraper leur retard. Même si son père était guerrier, il avait passé beaucoup de temps avec son chaton. Il paraissait tout le temps fatigué et son visage avait toujours mauvaise mine. C'était très étrange. L'apprenti se préoccupait beaucoup de la santé de son paternel, si bien qu'il ne pensait presque plus à lui même. Ses nuits de sommeil étaient courtes et, fatigué par le bruit de dehors, il s'était mis tout au fond afin de ne rien entendre. Cette technique marchait bien et il avait décidé d'en parle à ses parents.

Épuisé, le jeune matou s'affala sur sa litière pleine de mousse et s'endormit aussitôt, réchauffé par le contact agréable. Après ce qui lui parut cinq secondes, il fut réveillé par une patte qui le tapait. La première chose qu'il vit fut laa tête de son mentor, puis le reste du corps, dont son ventre volumineux. Il avait beau l'avoir vu dix millions de fois, il n'était toujours pas habitué. Il savait très bien que son apprentissage serai ralenti par ça. La femelle blanche et noire lui souri gentiment avant de murmurer :
- « Hey ! Réveilles toi et rejoins moi dehors. »
Le mâle grommela avant de s’exécuter, les muscles endoloris. Lentement, il entreprit de marcher jusqu'à la sortie, tout en essayant de ne pas tomber de sommeil. Avant se sortir, il crut apercevoir une larme sur le visage de la meneuse. Il ne savait pas si c'était vrai ou pas, mais il se tut, voulant respecter l'intimité du chef. Bientôt, les beaux yeux verts feuilles de la reine le fixèrent et il "entra" à  'intérieur. Du chagrin, voilà ce qu'il voyait. Nuage Pâle sortit immédiatement de l'immensité de l’œil. Effrayé, il s'éloigna un peu et n'entendit qu'indistinctement les paroles de son mentor :
- Aujourd'hui... Chasser... Territoire... Connais pas...

C'est lorsqu'il vit Etoile du Crépuscule s'approcher de la sortie du camp qu'il la suivit, encore sous le choc. Que c'était-il passé ?

Les deux chats avancèrent, silencieux. Ce silence était troublant et inhabituel, comme ce qui venait de se passer. Ils cheminèrent durant quelques minutes avant de s'arrêter dans un champ nappé de brume. C'était joli et assez mystérieux. Il donnait des frissons, cet endroit !

La femelle s'assit et enroula sa queue autour de ses pattes, le sourire étant revenu à ses lèvres.
- « Nous voilà enfin au champ brumeux ! Ici, c'est un coin parfait pour apprendre à chasser ! »

Le mâle au yeux jaunes pâles fixa la meneuse et se força à sourire. Elle devait croire qu'il était heureux. Ça pouvait être vrai si il ne s'était pas passé cette chose.
- « Montre moi ce que tu sais déjà faire ! »

L'apprenti écarquilla les yeux avant se ronronner. Voilà le défi qu'il attendait ! Il mit son poitrail en avant et déclara, heureux :
- Pas de problème, chef ! Il cligna les yeux, une lueur de malice dans le regard, avant de reprendre : A la fin de la journée, les proies trembleront, rien qu'à entendre mon nom !

Le novice gris sauta sur quelques centimètre avant de s'arrêter et de humer l'air. La brume affectait beaucoup son odorat, si bien qu'il ne sentait pas grand chose. Il lui restait donc son ouïe. Il tendit l'oreille et surprit un rongeur en train de manger sa graine. A pas de loup, il s'approcha. Bientôt, malgré l'épaisseur du brouillard, il l'aperçu brièvement. Sans faire le point, il prit son élan, bondit. Et bascula, la tête en avant !