La lune blanche se levait peu à peu dans le ciel noir comme le jais. J'étais au beau milieu de la tanière des apprentis, collée contre une petite chatte écaille-de-tortue, son souffle était calme, elle était tout à fait sereine. Moi, bien au contraire je ne l'étais pas, une petite voix à l'intérieur de moi me demandait de galoper, quant à l'autre elle me disait de rester sage d'attendre de plonger dans le royaume du sommeil. Je ne cessais de gigoter dans ma litière mousseuse légèrement humide d'une pluie de la veille. Certains matous était toujours dans le camp, la plupart sont ceux rentrés de la patrouille du soir. J'étais au milieu de la tanière, mais si je levais légèrement la tête je pouvais apercevoir le camp. Un part un je regardais les guerriers avec admiration, j'aimerais être une guerrière loyale, mourir pour mon clan serait peut-être le plus grand honneur que je pourrais avoir dans ma vie. Doucement les guerriers restants se glissent à pas de loup dans leurs tanières respectives. J'étais sur le dos, les pattes en l'air, je jouais avec le petit moustique qui ne cessait de voler dans la tanière faisant trembloter les queues sur son chemin. J'ai attendue quelques minutes avant de décider de me lever. Je passais entre les corps endormis des apprentis tout doucement pour ne pas en réveiller un seul. Je suis arrivée dans le camp, vide, alors que le soleil levé il est tellement animé. Je me suis élancée vers la sortie d'un pas rapide et anxieux, de peur qu'un guerrier me surprenne. Je courrais à travers les bois pendant quelques minutes, je ne voyais pas vraiment le temps passer pour tout dire, courir c'est comme s'envoler, élancer son corps, faire battre les pattes sur le sol, sentir la terre sous ses coussinets c'est une sensation magique. J'arrivais à l'orée d'une clairière plutôt jolie s'il n'y avait pas toute cette boue, derrière elle une forêt sombre mais, envoûtante.

Je levais la truffe vers la lune et humais l'air. L'odeur des chats de mon clan étaient toujours présentes, je suis bien sûr mes terres. J'avançais doucement dans la boue, en ne cessant grommeler et de jurer. Une fois sortie de cette clairière boueuse, je m'étirais et entrepris de faire ma toilette. Une fois plus propre je m'avançais dans cette forêt envoûtante. J'avançais sereine comme bercée par la douce bise qui faisait bouger les feuillages des magnifiques arbres qui dominaient cette sombre forêt. Je me sentais minuscule voir ridicule face à l'immensité de tous ces végétaux. J'étais comme sur une autre planète. J'avançais les yeux mi-clos, fatiguée et calme face à cette forêt aux apparences douteuses. Soudain une chouette fila droit sur moi. Je courais entre les racines d'un arbre. Bien que je sois plus grande, j'ai une apparence jeune et frêle. La chouette me chercha du regard, elle me retrouva et repiqua droit sur moi. Je courais à travers les arbres qui ne me semblaient plus si chaleureux d'un seul coup. Ce rêve éveillé se transformait en cauchemar. Je passais un entre un arbre très particulier, la chouette fonça tête baissée et se retrouva coincée entre les branches. Je m'étais allongée, exténuée et perdue dans cette immense forêt qui me faisait à présent peur. Je fermais les yeux quand soudainement un bruit venant de ma droite se fit entendre, aux aguets je me redressais et hérissa le poil par instinct.

HRP :